RAPPORT ANNUEL 2015
DU SERVICE DE POLICE
DE LA VILLE DE MONTRÉAL

Vers la police
du futur

Philippe Pichet

Directeur du Service de police de la Ville de Montréal

Mot du directeur du Service de police de la Ville de Montréal

Bonjour,

J’ai entamé mon mandat en suivant les grandes orientations du Service, mais je tenais à y rattacher ma vision de s’engager pour l’avenir. Je vous présente donc mon premier rapport annuel qui intègre cette vision.

La collaboration des citoyens et de l’ensemble de nos partenaires issus de différents milieux est essentielle à la réalisation de notre mission de sécurité publique. D’ailleurs, toutes les équipes de nos postes de quartier ont élaboré leur plans d’action locaux en fonction des préoccupations en matière de sécurité, de criminalité et de problématiques locales spécifiques soumises par leurs résidents et autres acteurs locaux. Le partenariat et le partage d’un objectif commun sont la clé du succès pour affronter collectivement les défis nouvellement apparus et, en ce sens, j’entends formaliser dans l’année à venir un réseau de sécurité publique.

Comme organisation policière moderne, nous devons relever le défi d’optimiser l’utilisation de nos ressources et les adapter à la fois aux types de criminalité émergente, aux clientèles vulnérables ainsi qu’aux besoins des citoyens. C’est ainsi que nous développerons la « police du futur » et que nous continuerons d’assurer le maintien de leur sentiment de sécurité et la quiétude dans leur quartier.

Le SPVM doit pouvoir compter sur la confiance des citoyens montréalais pour assurer la légitimité de ses actions et j’entends tout mettre en œuvre pour que cette confiance se mérite au quotidien.

Je tiens à remercier l’ensemble du personnel policier et civil du SPVM pour son engagement continu à faire la différence.

Un merci chaleureux et sincère également à tous les partenaires qui nous aident à accomplir notre mission et à faire de Montréal une ville où il fait bon vivre.

Anie Samson

Présidente de la Commission de la sécurité publique

Mot de la présidente de la Commission de la sécurité publique

Chers concitoyens, concitoyennes

La sécurité publique est pour moi bien plus qu’un engagement professionnel, elle est devenue une passion. Elle m’habite et me tient à cœur au quotidien. Tous, autant que nous sommes, comme citoyens, avons le droit de nous sentir en sécurité partout où nous nous trouvons sur l’Île de Montréal. Et c’est avec le même esprit que les membres de la Commission de la sécurité publique (CSP) abordent les différents enjeux de sécurité publique.

Nous pouvons compter jour, soir et nuit sur nos policiers et policières pour veiller sur la population montréalaise, contrer les diverses problématiques de criminalité et travailler en prévention auprès des différentes clientèles. En outre, tout comme la CSP, le SPVM travaille avec un réseau élargi de partenaires et de citoyens afin de mettre à profit un maximum d’expertises et d’expériences pour répondre aux besoins et préoccupations des citoyens.

Dans la société d’aujourd’hui, les enjeux de sécurité publique sont de plus en complexes, il devient donc primordial que l’on travaille tous ensemble, qu’importe le milieu ou le secteur dont nous sommes issus, pour trouver des solutions optimales et novatrices. Le SPVM entend d’ailleurs formaliser le réseau de la sécurité publique pour notamment favoriser les échanges et développer les meilleures approches en matière de protection citoyenne.

En terminant, je tiens à souligner la remarquable capacité du personnel policier et civil à s’adapter aux différentes réalités montréalaises et à garder au centre de leurs actions la sécurité et le sentiment de sécurité du citoyen. Il s’agit d’une lourde responsabilité qu’ils assument pleinement et rigoureusement au quotidien.

La sécurité est l’affaire de tous et c’est pour cette raison que, tous ensemble, nous y arriverons.

Sur le terrain – dossiers majeurs

Approche citoyens intégrée aux enquêtes

Le SPVM a adopté, depuis 2012, l’approche citoyens, une façon de faire qui met l’accent sur les relations avec la communauté, l’établissement de partenariats et une plus grande ouverture face aux les collectivités.

Cette approche est présente dans les activités de patrouille jusque dans la gestion des enquêtes, en passant par le traitement des demandes d’information, les plaintes et les relations avec la communauté.

En 2015, le SPVM a amorcé une révision des différentes étapes d’enquête afin d’améliorer ses processus et de mener des enquêtes de manière plus efficace et efficiente. L’appropriation de la dimension approche citoyens a aussi été mise de l’avant. De fait, le SPVM croit qu’elle doit être omniprésente là aussi et, en ce sens, plusieurs ateliers en lien direct avec la qualité du service à la population ont été tenus à l’intention des enquêteurs.

Au final, c’est le citoyen qui bénéficiera d’un service plus performant, respectueux, courtois et qui répondra encore mieux à ses besoins.

Plans d’actions locaux

Les policiers ont poursuivi dans la même veine que l’année dernière pour les plans d’action locaux et multiplié les activités d’échange avec tous les groupes de citoyens pour élaborer des plans d’action : commerçants, citoyens, directeurs d’écoles, élus, etc.

Crime organisé

Le SPVM a poursuivi sa lutte au crime organisé durant l’année avec la collaboration de divers corps policiers, dont la SQ et la GRC, et d’autres partenaires.

Aperçu

  • Coordination ACCALMIE : coordination mise en place en septembre entre les unités locales, régionales et spécialisées à la suite de nombreux événements violents afin de prioriser les dossiers de crimes de violence impliquant les gangs de rue : 283 arrestations; 117 perquisitions; 247 dossiers d’enquête traités; 83 armes saisies.
  • Projet ARBUSTE : démantèlement d’un réseau majeur de production et de distribution de cannabis dans la région métropolitaine de Montréal : 37 arrestations; 38 perquisitions; saisie majeure : 80 lb de marijuana, environ 24 000 plants de cannabis et 246 000 $.
  • Projet ASSOCIÉS : démantèlement d’un important réseau de distribution de cocaïne dans la métropole, unissant différents groupes criminels : 12 arrestations; 9 perquisitions.
  • Projet ALCHIMIE : démantèlement de l’un des plus importants laboratoires clandestins de drogues de synthèse (fentanyl) jamais réalisé au Québec, voire au Canada, et saisie sans précédent de produits servant à sa fabrication.

Fraudes

Les efforts déployés par les enquêteurs de la Division des crimes économiques auront permis d’arrêter, tout au long de l’année, de nombreux fraudeurs aux méthodes sans cesse plus sophistiquées.

  • Projet BOGUS : les enquêteurs ont notamment réussi à mettre la main au collet de trois individus qui commettaient des fraudes par cartes bancaires clonées lors de course en taxi. Ces arrestations ont permis de résoudre près de 70 dossiers de fraude dont les montants représentent, au total, plus de 230 000 $. Leurs efforts auront été concluants et la qualité de leur travail reconnue dans différents dossiers.
  • Projet FAUSSETÉ : les enquêteurs visaient un groupe du crime organisé qui pratiquait l’hameçonnage (phishing) en se faisant passer pour une banque canadienne afin de voler les renseignements personnels des victimes. Les enquêteurs des crimes économiques ont réussi à identifier et arrêter le groupe de fraudeurs à l’origine de ces crimes, dont la tête dirigeante et cinq de ses complices. Il s’agissait d’une première au Canada.

Exploitation sexuelle

Le SPVM a réuni toutes ses forces vives et son expertise afin de lutter plus efficacement contre le phénomène de l’exploitation sexuelle des personnes par la création, cette année, une nouvelle équipe unifiée sous la Section des crimes majeurs de policiers spécialisés qui combattent la traite de personnes et interviennent dans les cas de proxénètes violents, d’exploitation sexuelle d’enfants à des fins commerciales, dans la prévention auprès des victimes potentielles ainsi que dans la formation auprès des policiers.

Mentionnons la sortie du livre Pour l’amour de mon pimp…, en mars 2015, où six survivantes de la prostitution se racontent. Le livre est la suite logique du programme Les Survivantes – SPVM, créé en 2010, qui contribue à faire changer les mentalités des policiers et des intervenants. Il s’adresse autant aux victimes qui veulent s’en sortir et à leurs familles qu’ aux victimes potentielles, aux témoins d’exploitation et au public. Il offre à tous des pistes de solution et de réflexion.

Terrorisme

En 2015, de nombreuses actions ont été réalisées en matière de lutte au terrorisme. Le 24 octobre, la Section antiterrorisme et mesures d’urgence du SPVM a tenu, en collaboration avec les membres du Comité aviseur antiterrorisme de Montréal (CAAM), la plus importante simulation d’attentat terroriste (Montréal 360) des dix dernières années sur le territoire. Cet exercice a mobilisé plus de 350 personnes et comprenait une attaque CBRNE*, des tireurs actifs et le déploiement de la Structure de gestion policière contre le terrorisme (SGPCT), une structure unique au Québec.

Le SPVM a aussi continué la formation de ses policiers. Ce sont 975 policiers de plus qui ont suivi la formation sur la réponse antiterroriste et mesures d’urgence. Aux 130 déjà formés en 2014, 60 policiers supplémentaires ont suivi le programme de coordonnateurs d’informations à la menace terroriste (CIMT) mené avec la GRC et la SQ. Enfin, 11 policiers d’unités spécialisées ont reçu une formation en intervention CBRNE et 100 agents sociocommunautaires, en matière de radicalisation violente.

La création du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence constitue également un moyen supplémentaire de prévention dans la lutte au terrorisme à Montréal. Le Centre fonctionne indépendamment du SPVM.

*CBRNE : Incidents de nature chimique, biologique, radiologique, nucléaire ou à l’explosif.

Recherché pendant 9 ans, un suspect notoire est arrêté

Le 25 février 2015, au terme d’une vaste enquête menée depuis neuf ans par la Section des crimes majeurs du SPVM avec la collaboration de la Sûreté du Québec et du Service de police de Laval, Septimus Neverson a été identifié comme l’auteur de plusieurs crimes violents. Arrêté à Trinidad et Tobago, Neverson est soupçonné d’être à l’origine de deux vagues d’invasions de domicile survenues en 2006 et 2009, dont 10 à Montréal et 3 à Laval. Ses crimes ont fait 39 victimes et en tout, 54 chefs d’accusation pèsent contre lui notamment pour meurtre, tentative de meurtre, enlèvement et vol qualifié.

Le suspect est toujours détenu à Trinidad et des procédures d’extradition sont en cours afin qu’il soit jugé à Montréal. L’enquête a été conduite dans le cadre de la coordination provinciale de la Gestion des enquêtes des crimes en série. L’équipe d’enquêteurs a également travaillé en collaboration avec l’Agence des services frontaliers du Canada et la Gendarmerie royale du Canada ainsi que les autorités de Trinidad et Tobago afin d’arrêter l’auteur de ces crimes.

Sécurité routière

Grâce au soutien financier de la Société de l’assurance automobile du Québec, le SPVM et la Ville de Montréal mènent la campagne 100 % vigilant depuis 2012 en vue de réduire le nombre de collisions et de sensibiliser les usagers au partage de la route. Les piétons et les cyclistes sont les plus vulnérables au moment d’une collision, c’est pourquoi les policiers du SPVM poursuivent leurs efforts pour améliorer la sécurité de ces usagers du transport actif.

En 2015, 100 % vigilant porte particulièrement ses fruits. Selon les résultats d’un sondage SOM, l’impact de cette campagne semble réel : le quart (25 %) de ceux qui s’en souviennent se disent plus vigilants.

100 % vigilant – Je m’assure de voir d’entendre et d’être vu prend un virage et évolue avec Vigilance 360°- Je regarde tout autour de moi avant de traverser. Cette campagne tend à sensibiliser les conducteurs qui tournent à gauche et les piétons qui s’engagent dans une zone piétonne alors que, pour les deux, le feu est au vert.

Sécurité et intégrité

La mise en place de la Division de la sécurité et de l’intégrité (DSI) est une mesure concrète qui vise essentiellement la responsabilisation de toute l’organisation vis-à-vis de la sécurité dans sa globalité.

Un an après sa création, elle a, entre autres réalisations, rehaussé ses processus d’accréditation sécuritaire. Toute nouvelle personne embauchée sera, à intervalle régulier, soumise à une enquête de sécurité au cours de sa carrière. De plus, l’employé qui aspire à une fonction jugée sensible sera soumis à une enquête de sécurité pour l’occuper, et cette enquête se répètera ensuite dans des délais plus serrés afin d’assurer un plus haut niveau de sécurité et d’intégrité pour l’organisation. Ajoutons que les fournisseurs externes doivent aussi être soumis à un processus d’accréditation sécuritaire.

En vue de prévenir des situations qui peuvent mettre en péril la sécurité et l’intégrité tant d’un employé que de l’organisation, la Division soutient également les gestionnaires dans la mise sur pied de plans d’accompagnement lorsqu’un employé présente un profil à risques.

Le renforcement des mécanismes de contrôle et de protection de l’information, des connaissances, des immeubles et des biens matériels est aussi au nombre des défis de la DSI.

20 ans de missions internationales au SPVM

En 20 ans, plus de 500 policiers du SPVM se sont portés volontaires et ont effectué une ou plusieurs missions à l’étranger. Depuis le premier contingent de policiers montréalais qui s’est envolé à Haïti, en 1995, ce sont 93 contingents qui ont été déployés dans 13 pays en date d’aujourd’hui. En 2015, 22 policiers ont été déployés en mission, soit 21 à Haïti et 1 en Ukraine.

Les policiers missionnaires sont unanimes : réaliser une mission à l’étranger est une expérience extraordinaire et inoubliable. Ils reviennent à Montréal avec tout un bagage d’expériences. Durant leur mission, ils contribuent au renforcement de la sécurité de certaines régions du monde, ils forment des policiers étrangers ou partagent des stratégies d’intervention. Leur implication, leur leadership et leurs efforts contribuent au rayonnement du SPVM et à son excellente réputation à l’étranger.

Vols qualifiés

Plusieurs projets d’enquête en matière de vols qualifiés ont connu leur aboutissement en 2015. Parmi ceux-ci, le projet MASTARD constitue l’un des projets majeurs de l’année avec l’arrestation de cinq individus considérés comme formant une importante organisation en matière de vols visant des transporteurs de valeurs au Canada.

L’enquête, menée par l’équipe spécialisée en vols qualifiés du SPVM avec la participation d’enquêteurs de la Sûreté du Québec, a permis de relier ce groupe d’experts en braquage à sept événements survenus dans la grande région métropolitaine entre 1999 et 2015, en plus de déjouer deux complots.

Le SPVM avait lancé cette enquête à la suite d’une vague de vols qualifiés commis sur des transporteurs de valeurs au cours des deux dernières années dans la région de Montréal. Après plus d’un an d’enquête, les policiers du SPVM avec la collaboration de leurs collègues de la Sûreté du Québec, de Peel Regional Police et du Service de police d’Ottawa ont mené simultanément une série de perquisitions qui ont conduit à la saisie d’argent, d’armes et de déguisements.

Réalité montréalaise

Espaces publics et itinérance

Une nouvelle structure de gestion des espaces publics a été créée en 2015 afin de cibler les comportements répréhensibles et la criminalité de surface dans le but d’assurer une cohabitation harmonieuse entre les différents usagers des espaces publics. Elle se compose de la Brigade des espaces publics (BEP) et de l’Équipe mobile de référence et d’intervention en itinérance (ÉMRII) qui agissent en étroite collaboration avec de nombreux partenaires.

Brigade des espaces publics

Les policiers à vélo de la BEP, avec l’aide des cadets en saison estivale, ont réalisé plus de 3 500 interventions et ainsi contribué à favoriser l’usage et la réappropriation des espaces publics dans le centre-ville par tous les usagers.

ÉMRII

L’approche d’aide déployée par l’ÉMRII en deuxième ligne permet d’intervenir plus spécifiquement auprès de personnes en situation d’itinérance. L’ÉMRII effectue des suivis intensifs auprès d’une cinquantaine de personnes, en moyenne, en tout temps. En 2015, elle compte plus de 200 demandes de soutien et référence de la part de policiers et de partenaires qui interviennent auprès de personnes itinérantes. L’efficacité de la BEP et d’ÉMRII unifiées se remarque notamment par la réduction d’appels d’incivilités ainsi que des voies de fait et vols qualifiés.

Intervention en urgences psychosociales

L’Équipe de soutien en urgences psychosociales (ÉSUP) a pour mandat de soutenir les patrouilleurs qui répondent à des appels de personnes souffrant de problèmes de santé mentale ou qui sont en détresse psychologique. Il s’agit ici, à l’image de l’ÉMRII, d’une équipe multidisciplinaire qui se compose de policiers et d’intervenants du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux / Centre-Sud-de-Île-de-Montréal (CIUSSS).

En 2014, le service n’était offert qu’en fin de journée et en soirée. Le besoin était pourtant criant de jour. Cette année, avec la collaboration de nos partenaires, nous avons été en mesure d’offrir ce service à la fois de jour et de soir, et ce, durant les 365 jours.

Désamorcer les situations de crises ou en réduire leurs impacts, soutenir le travail des patrouilleurs de première ligne et éviter la judiciarisation des personnes en crise ou mentalement perturbées font partie des rôles de l’ÉSUP.

Au cours de l’année,  l’équipe ÉSUP a procédé à 1 570 interventions sur le territoire de Montréal.

Réponse en intervention de crise

Depuis 2013, le SPVM forme des patrouilleurs en réponse en intervention de crise (RIC). La formation a pour objectifs de mieux outiller les policiers qui interviennent en première ligne auprès de personnes en crise grave ou aigüe et à désamorcer rapidement ces situations, où le degré de violence ou de dangerosité est élevé.

L’année précédente, nous avions pris l’engagement d’avoir un policier formé RIC sur chacune des relèves pour l’ensemble des postes de quartier. Au terme de l’année 2015, nous pouvons dire mission accomplie. Ce sont 169 policiers qui ont reçu la formation, permettant maintenant d’avoir en tout temps un policier formé RIC pour venir en renfort à d’autres collègues sur des appels d’urgence impliquant des personnes en crise grave ou aigüe.

Entente avec la communauté autochtone

Dans la foulée de ses efforts de rapprochement, le SPVM a signé, en juin 2015, avec le Réseau pour la stratégie de la communauté autochtone urbaine de Montréal, un accord de collaboration pour consolider les liens qui se sont établis au fil des ans.

La mise sur pied d’un comité de vigie et la création d’un poste d’agent de liaison autochtone pour le développement des liens étroits avec la communauté sont parmi des éléments déjà mis en place au Service.

L’accord prévoit également l’optimisation des compétences du personnel du SPVM notamment par des séances d’information sur les réalités autochtones qui seront développées par le Réseau. Des rencontres afin de mieux faire connaître les services que peuvent rendre les policiers du SPVM à la communauté autochtone seront aussi organisées.

La population autochtone représente environ 26 000 personnes sur le territoire montréalais.

Clientèle aînée

En 2015, sept postes de quartier et quatre centres d’enquête se sont joints au projet Intervention policière auprès des aînés maltraités (IPAM). D’ici juin 2016, l’ensemble des unités appliqueront ce modèle de pratique policière pour lutter contre la maltraitance envers les aînés, en partenariat avec les intervenants du réseau public et communautaire, de la santé et des services sociaux. Policiers et partenaires offriront ainsi un service plus en harmonie avec les besoins des aînés.

Le projet IPAM a pour but d’outiller les policiers afin qu’ils préviennent ou détectent des cas de maltraitance, interviennent auprès des victimes et assurent les suivis, réfèrent les victimes aux ressources appropriées ou les accompagnent à travers le processus judiciaire. Selon cette approche, les policiers traitent tous les cas de maltraitance envers les aînés, qu’ils soient de nature criminelle ou non.

La Section de la recherche et de la planification du SPVM et la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées de l’Université de Sherbrooke mènent conjointement le projet IPAM depuis 2013. Ce projet est financé en partie par le gouvernement du Canada, dans le cadre du programme « Nouveaux horizons pour les aînés » pour une durée de trois ans (2013-2016).

Projet d’unité dédiée aux incidents et crimes haineux

En 2015, la Ville de Montréal déclarait sa volonté de lutter contre les crimes et les incidents à caractère haineux. C’est dans cette perspective que le SPVM a créé un groupe de travail chargé de mettre sur pied, en 2016, une unité qui recensera et enquêtera sur les incidents et crimes haineux, tant dans une optique de prévention que d’intervention.

Chaque année, malgré des efforts constants, des crimes et incidents haineux sont perpétrés à Montréal. Les comportements haineux vont de l’insulte aux crimes avec violence envers une personne ou un groupe de personnes. Que ce soit un incident ou un crime haineux, le sentiment de sécurité des victimes et des collectivités en est grandement affecté, en plus d’avoir un impact sur le travail des policiers. Les incidents haineux peuvent, malheureusement, être précurseurs de crimes graves.

Par son engagement à favoriser le « Vivre ensemble », le SPVM a toujours encouragé toutes les initiatives démontrant des principes d’ouverture, d’inclusion et d’égalité.

Nouveautés

Salles de tir

En 2015, le SPVM procédait à l’ouverture de la salle de tir de la division Est, facilitant ainsi les activités de formation et de certification des policiers au tir. La salle de la division Est s’ajoute à la salle de la division Ouest, ouverte un an plus tôt.

Ces salles jouent un rôle très important pour la formation et la certification des policiers à la nouvelle arme de service, le Glock 19. La transition vers cette arme a débuté en novembre 2015 et se poursuivra jusqu’à la fin de 2016.

Ces installations donnent au SPVM la capacité de maintenir la qualification de ses policiers au tir pour tous les types d’armes. Le SPVM s’assure ainsi d’avoir des policiers dûment formés et à jour dans le maniement de la nouvelle arme de service.

Nouvelle arme de service

Afin de fournir un outil de travail fiable, sécuritaire et muni des dernières améliorations techniques et technologiques pour répondre aux besoins actualisés de ses policiers, le SPVM a fait l’acquisition d’une nouvelle arme de service en 2015 : le Glock 19. C’est également dans un souci de saine gestion des deniers publics que le SPVM a décidé de procéder à l’acquisition d’une nouvelle arme de service plutôt que d’investir des ressources et des sommes considérables pour la mise à niveau de l’ancienne arme.

Conformément à la norme établie par le SPVM avec l’accord de l’École nationale de police du Québec, deux journées de formation sont dédiées aux policiers afin d’assurer la transition vers la nouvelle arme. La formation des policiers a débuté à l’automne et devrait se poursuivre au cours de l’année 2016.

Projet M-IRIS

Avec le déploiement de ses trois derniers modules en 2015 : détention, bertillonnage et galerie photos, c’est tout le projet M-IRIS qui a été complété.

Au tout début, ce sont les modules gestion des biens dans un entrepôt, événements (saisie informatique des rapports d’événement) et le module enquête qui avaient été lancés. Par la suite les modules analyse criminelle, rapport en ligne pour le citoyen et mandat ont suivi.

La mise en œuvre d’un tel système est un processus complexe, aux enjeux multiples, qui valorise toute la donnée policière qui peut être collectée par l’ensemble des policiers et utilisée par la suite pour des fins d’enquête.

Le système M-IRIS offre à l’ensemble des policiers un système de haute technologie pour la saisie, l’analyse et l’exploitation du renseignement policier.

Bien que l’ensemble des modules du système M-IRIS aient été déployés, des travaux d’amélioration se poursuivront de façon à continuer de faire évoluer le système.

Rapport de police en ligne

En 2013, le SPVM a mis en place un système permettant aux citoyens de rédiger eux-mêmes un rapport de police en ligne pour un délit mineur, et ce, sans avoir à se déplacer dans un poste de quartier. À ses débuts, le citoyen pouvait porter plainte pour vol simple sans violence, méfait et objet perdu. En 2015, toujours dans l’optique d’assurer un bon service clientèle, le SPVM a étendu les types d’événements pour lesquels le citoyen peut porter plainte à : graffiti, délit de fuite et graffiti sur véhicule. Pour ces événements, il est maintenant possible d’y joindre électroniquement des photos en preuve.

Mentionnons que le SPVM continue d’offrir aux citoyens un service en poste de quartier et que ces derniers pourront toujours s’y rendre pour faire prendre un rapport par un agent.

Système de radiocommunication

Le Système évolué de radiocommunication de l’agglomération de Montréal (SÉRAM) est maintenant étendu aux quatre divisions du SPVM (nord, sud, est et ouest). Il permet une communication plus claire et plus efficace, ainsi qu’un partage de l’information qui rend possible une harmonisation des processus entre les unités d’urgence et les différents services de la Ville de Montréal.

C’est la Ville de Montréal qui assure la coordination de la mise en service du SÉRAM, l’assurance qualité, le suivi des améliorations, la gestion des équipements, les relations avec les fournisseurs et la supervision du projet.

Plus de 6 000 employés des services municipaux ont ainsi accès à ce réseau, ce qui se traduit par un meilleur service à la population.

Caméras portatives

Le rapport d’un groupe de travail mis sur pied par le ministère de la Sécurité publique (MSP), et auquel le SPVM a participé, recommandait, à l’automne 2015, de mettre en place un projet pilote de caméras portatives avant l’implantation d’une utilisation à grande échelle.

À la lecture du rapport, et en tenant compte des principes directeurs du SPVM, notamment l’optimisation de l’utilisation des ressources existantes, le Service s’est porté volontaire pour réaliser ce projet pilote en 2016 afin de guider le comité sur les meilleures pratiques à adopter avec une telle technologie.

Les objectifs de ce projet sont :

  • d’assurer la transparence des interventions policières
  • de favoriser la collaboration entre les policiers et les citoyens
  • d’assurer la sécurité des citoyens et des policiers lors des interventions.

Les services des technologies de l’information, de l’approvisionnement et des affaires juridiques de la Ville de Montréal de même que la Cour municipale, notamment, participent à la mise en œuvre de ce projet avec le SPVM.

Entrée en vigueur du Bureau de service aux citoyens

Faire en sorte de préserver la confiance des citoyens ou de l’accroître en vue d’assurer la légitimité de ses interventions policières et le respect de la communauté sont des préoccupations constantes pour le SPVM. L’entrée en vigueur officielle du Bureau de service aux citoyens (BSC) vient répondre à cela.

Le BSC s’est donné comme principal objectif d’accroître le degré de satisfaction des citoyens. Pour ce faire, il coordonne le processus de traitement et de suivi des plaintes, des demandes d’informations et des commentaires qui entrent par diverses portes au sein du SPVM. Il va jusqu’à accompagner le citoyen qui désire porter plainte ou formuler un commentaire.

Il a accueilli pas moins de 3 645 plaintes, demandes d’informations ou commentaires en 2015.

Module d’appréciation par les citoyens

L’appréciation du citoyen sur le savoir-être et le savoir-faire des policiers est maintenant mesurée au SPVM dans le cadre d’un projet pilote de la région Sud. Pour ce faire, près de 200 citoyens par semaine sont appelés pour répondre à un sondage afin de connaître leur degré de satisfaction en regard de l’intervention policière qu’ils ont sollicitée.

Dans les cas où l’appréciation est mitigée, un suivi téléphonique est effectué, voire une rencontre planifiée avec le citoyen.

Cette structure de suivis a pour objectif d’améliorer l’expérience du citoyen lorsqu’il fait appel aux services policiers. Selon les résultats obtenus, les bons coups sont soulignés et les points à travailler soulevés afin d’améliorer les pratiques. S’il y a lieu, le gestionnaire ou le superviseur effectue du coaching auprès des policiers qui présentent des difficultés dans leur approche citoyens.

À la fin du projet, une analyse sera effectuée. En fonction des conclusions dégagées, le SPVM pourrait envisager d’étendre cette nouvelle structure de suivis à d’autres régions.

S’engager pour l’avenir

« S’engager pour l’avenir, c’est la nouvelle vision que j’ai voulu donner au SPVM pour aller encore plus loin. Pour y parvenir : quatre nouveaux principes directeurs et la mise en place d’une nouvelle structure organisationnelle pour maximiser notre efficacité et notre efficience.»
— Philippe Pichet

Vision

Avec l’arrivée du nouveau directeur, Philippe Pichet, en 2015, c’est une nouvelle vision qui s’incarne au SPVM, soit celle de s’engager pour l’avenir.

Une vision pour faire de son service de police une police moderne, une police qui s’adapte à la réalité de ses citoyens et qui répond à leurs besoins en utilisant efficacement ses ressources. La police du futur, ce sont aussi des policiers qui demeurent près des citoyens, qui collaborent avec eux et avec les organismes communautaires, les partenaires issus des milieux de la santé et des services sociaux, de la justice et de l’éducation pour ne nommer que ceux-ci. S’engager pour l’avenir, c’est aussi faire en sorte de mobiliser tous les acteurs du milieu afin que chacun contribue à sa façon à la sécurité publique, à la prévention de la criminalité, à la qualité de vie et à la quiétude des quartiers. À l’instar de la Ville de Montréal, le service de police travaille aussi en vue de favoriser le mieux vivre ensemble et de faire rayonner la Ville de Montréal en étant l’une des villes les plus sécuritaires en Amérique du Nord.

La police des Montréalais : la police du futur !

Principes directeurs

La vision s’appuie sur quatre principes directeurs qui amèneront l’organisation à réaliser sa vision :

La fierté du Service

La fierté à l’égard du travail des policiers mais aussi à l’égard du personnel civil prend son sens au quotidien puisque tous travaillent pour les citoyens. Être à leur écoute, communiquer, coopérer activement avec nos partenaires, agir de façon concertée, viser l’excellence et s’investir pour offrir aux Montréalais des services qui répondent à leurs besoins, voilà autant de façons de faire qui contribuent au sentiment de fierté de nos policiers et de notre personnel civil. En outre, ce sentiment doit être partagé, ressenti et exprimé par tous.

Les valeurs du SPVM : le respect, l’intégrité et l’engagement doivent continuer d’être prônées et surtout incarnées par tous, car elles sont partie intégrante de ce sentiment de fierté.

L’optimisation de l’utilisation des ressources existantes

Complexité de la criminalité

Avec les technologies de l’information, la criminalité se complexifie. La menace terroriste, la radicalisation menant à la violence et la cybercriminalité, par exemple, nous obligent à développer de nouveaux moyens de lutte contre le crime, et cela doit impérativement se faire en étroite collaboration avec nos partenaires.

Sécurité routière

La sécurité routière demeure un enjeu de taille. Nous devons poursuivre nos efforts pour inciter les usagers de la route à adopter des comportements sécuritaires. En optimisant nos ressources, nous pouvons offrir une présence ciblée et mettre en place des initiatives qui permettront d’assurer la sécurité des citoyens touchés par les chantiers de réfection et de construction du réseau routier.

Manifestations et rassemblements

La gestion des manifestations et des rassemblements de plus en plus fréquents constitue une source de préoccupations importantes en matière de coûts et de ressources. Comme organisation policière, quel que soit le contexte économique ou social, nous devons assurer autant la protection des manifestants et des policiers que celle des citoyens et des commerçants qui se retrouvent en ces lieux de revendications sociales, et ce, sans compromis.

Communication bidirectionnelle

Dans une optique de ville intelligente, le maintien de la paix exige une communication bidirectionnelle continue, rapide et efficace entre les policiers, les élus, les partenaires et les citoyens. Le SPVM travaille au mieux pour bien informer le citoyen et lui répondre tout en respectant les obligations légales auxquelles il est soumis.

Ensemble, nous pouvons mieux servir

La force du partenariat

Depuis nombre d’années déjà, le SPVM prône l’importance du partenariat et des efforts concertés en matière de sécurité publique. Le partenariat commence d’abord par l’interrelation et l’échange qu’il doit y avoir à l’intérieur même de nos propres unités. Il s’étend ensuite aux différents services de la Ville, aux associations syndicales de nos employés, à nos confrères des autres services municipaux, provinciaux et fédéraux, à nos multiples organismes communautaires, aux intervenants issus des milieux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de la justice, de la sécurité publique, des affaires, sans oublier les commerçants du territoire montréalais, nos citoyens et nos diverses communautés ethnoculturelles à Montréal. Plusieurs partenariats existent déjà et sont consolidés, mais d’autres doivent être renforcés, voire développés. C’est ce à quoi le SPVM s’engage : poursuivre en vue d’encore mieux servir le citoyen.

Consolidation d’un réseau de la sécurité publique

Le SPVM souhaite formaliser, pour les années à venir, ce réseau de partenariats en un réseau de la sécurité publique doté d’un mode de gouvernance flexible. Tous ensemble nous contribuons à faire de Montréal un endroit sécuritaire, nous parvenons à mieux démystifier et à mieux comprendre les différentes réalités avec lesquelles nous devons composer, à mieux accompagner, mieux soutenir les clientèles vulnérables, à mieux cerner les lieux où il faut intervenir et parfois même définir les approches à préconiser ou les pistes de solution à déployer pour encore mieux intervenir. C’est la complémentarité des expertises de chacun qui fait notre force. Avec ce réseau, le SPVM se veut le point d’ancrage de la sécurité et de la protection citoyenne afin d’unir l’ensemble des partenaires face aux défis émergents.

Comment puis-je faire la différence?

C’est la question que tous doivent se poser. C’est l’union des forces, des expertises diversifiées et des talents de tout un chacun qui peut faire la différence. À travers ce réseau de la sécurité publique, le SPVM s’engage pour l’avenir et engage ses partenaires à faire de même. Avec la mobilisation de tous les acteurs, tous peuvent faire une différence.

 

Structure organisationnelle

En vue de soutenir La vision, les principes directeurs, les objectifs organisationnels, les opérations, les enquêtes et la gestion, le SPVM a proposé, à la fin de 2015, une nouvelle structure organisationnelle. Cette dernière a été entérinée par la Ville de Montréal et est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Cette nouvelle structure vise essentiellement trois objectifs :

  • augmenter l’efficience, l’efficacité, la coordination et la cohérence de l’offre de services;
  • mettre en place une Direction stratégique pour la police du futur;
  • équilibrer les effectifs en vue d’optimiser les ressources existantes.

Le SPVM se compose donc de trois directions : la Direction stratégique, la Direction des services corporatifs et la Direction des opérations.

Statistiques

Effectif policier

Hommes

3 127

Hommes

Femmes

1 459

Femmes

Total

4 586

Total

Collisions depuis la création des unités de circulation en 2006

%

Collisions mortelles : baisse de 59 %

%

Collisions avec blessés graves : baisse de 51 %

Vols qualifiés et extorsions

  • Diminution de 38 % depuis 2011 38%

Introductions par effraction

  • Diminué de 50 % depuis 10 ans 50%

1 406 364

Nombre d’appels au 9-1-1

33 000

Nombre d’appels se rapportant à une personne en crise ou mentalement perturbée

6 890

Nombre de délits rapportés par l’entremise des rapports en ligne

438

Nombre de transports du SPVM pour l’Association canadienne des dons d’organes (ACDO)

1 076

Services d’ordre

234

Embauche de constables auxiliaires permanents